4 mars 2007
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16:09
...ne rien faire c'est la conserver. Voilà une chanson d'Henri Salvador que je fredonne depuis que je suis gamin. J'en ai réellement compris tout le sens que bien plus tard quand j'ai réfléchi à la perversité du capitalisme.
Pour aider à réfléchir à cela, j'ai vu deux documentaires au cinéma récemment, "Ma mondialisation" et" Volem rien foutre al païs".
Le premier, "Ma mondialisation" est très bien construit pour démontrer comment des entreprises familiales en viennent à devenir des entreprises délocalisant et détenues par des fonds de pension ayant pour objectif le profit maximum et le plus rapide possible. Autrement dit comment le capitalisme s'autodétruit. La mondialisation libérale, la plupart des acteurs semblent la prendre comme un fatalité. Chacun répète "on n'a pas le choix" (ce fut d'ailleurs le premier titre envisagé du film). Pas le choix de racheter un concurrent, pas le choix de délocaliser, pas le choix de vendre son entreprise à un fond de pension, pas le choix de faire un plan social, pas le choix de travailler dans une telle entreprise. C'est ce constat d'impuissance que veut dénoncer le réalisateur, présent à l'issue de la projection avec ATTAC. Le débat qui s'en est suivi porta sur les moyens d'agir. Quand quelques spectateurs mettaient en avant la nécessité de se comporter chacun en "consomm'acteur", les intervenants répondaient en quelque sorte "on n'a pas le choix". Jusqu'à dire "que pouvons-nous faire quand le yaourt que l'on achète a parcouru 10 000km ?". Lidl serait une fatalité pour les plus démunis. Un RMiste est alors intervenu "il est possible d'être RMiste et ne pas fréquenter les hard-discount".
Je pense pour ma part que l'action de changement se fait à 3 niveaux : politique (décideurs politiques, patrons), collectif (associations, manifestations, syndicats, collectifs, actions de groupe...) et individuel (engagement, achats...). Les 3 sont nécessaires et complémentaires.
Les commentaires suite à cet excellent documentaire m'ont donc déçu. Il fallait réparer ça. Ce fut fait par un autre film, bien plus iconoclaste "Volem rien foutre al päis". Ce documentaire (sortie le 7 mars) ne laisse pas indifférent : on peut être très enthousiaste (c'est mon cas) ou très choqué (au-delà des clivages droite gauche, je pense qu'un communiste ou un syndicaliste peut l'être). Il va bien plus loin que la critique du capitalisme et dénonce l'aberration qu'est le travail salarié.
Un premier film des mêmes réalisateurs avait vu le jour il y a quelques années "Attention danger travail" . Cette fois-ci on passe aux alternatives, aux actions : des mouvements de réappropriation des richesses avec "Dinero Gratis" à Barcelone, la vie en autonomie matérielle dans des groupes en Ariège. C'est traité sur le ton de l'humour (certaines scènes sont épiques), pas moralisateur et ce n'est pas non plus un catalogue d'alternatives mais des clés de réflexion sur le problème de l'asservissement de l'homme au travail et sa dépendance à la société du matériel. Je n'étais pas d'accord avec tout bien entendu et le côté radical des alternatives présentées peut démotiver mais on se situe un peu dans l'esprit de la décroissance (plus loin prévient le réalisateur, dans l'autonomie matérielle) où il est nécessaire de décoloniser son imaginaire comme dirait Latouche. La scène finale avec MAM illustre bien ce conditionnement dans lequel nous sommes et qui nous empêche de prendre du recul sur des choses basiques comme le travail. Document à voir absolument.
Pour aider à réfléchir à cela, j'ai vu deux documentaires au cinéma récemment, "Ma mondialisation" et" Volem rien foutre al païs".
Le premier, "Ma mondialisation" est très bien construit pour démontrer comment des entreprises familiales en viennent à devenir des entreprises délocalisant et détenues par des fonds de pension ayant pour objectif le profit maximum et le plus rapide possible. Autrement dit comment le capitalisme s'autodétruit. La mondialisation libérale, la plupart des acteurs semblent la prendre comme un fatalité. Chacun répète "on n'a pas le choix" (ce fut d'ailleurs le premier titre envisagé du film). Pas le choix de racheter un concurrent, pas le choix de délocaliser, pas le choix de vendre son entreprise à un fond de pension, pas le choix de faire un plan social, pas le choix de travailler dans une telle entreprise. C'est ce constat d'impuissance que veut dénoncer le réalisateur, présent à l'issue de la projection avec ATTAC. Le débat qui s'en est suivi porta sur les moyens d'agir. Quand quelques spectateurs mettaient en avant la nécessité de se comporter chacun en "consomm'acteur", les intervenants répondaient en quelque sorte "on n'a pas le choix". Jusqu'à dire "que pouvons-nous faire quand le yaourt que l'on achète a parcouru 10 000km ?". Lidl serait une fatalité pour les plus démunis. Un RMiste est alors intervenu "il est possible d'être RMiste et ne pas fréquenter les hard-discount".
Je pense pour ma part que l'action de changement se fait à 3 niveaux : politique (décideurs politiques, patrons), collectif (associations, manifestations, syndicats, collectifs, actions de groupe...) et individuel (engagement, achats...). Les 3 sont nécessaires et complémentaires.
Les commentaires suite à cet excellent documentaire m'ont donc déçu. Il fallait réparer ça. Ce fut fait par un autre film, bien plus iconoclaste "Volem rien foutre al päis". Ce documentaire (sortie le 7 mars) ne laisse pas indifférent : on peut être très enthousiaste (c'est mon cas) ou très choqué (au-delà des clivages droite gauche, je pense qu'un communiste ou un syndicaliste peut l'être). Il va bien plus loin que la critique du capitalisme et dénonce l'aberration qu'est le travail salarié.
Un premier film des mêmes réalisateurs avait vu le jour il y a quelques années "Attention danger travail" . Cette fois-ci on passe aux alternatives, aux actions : des mouvements de réappropriation des richesses avec "Dinero Gratis" à Barcelone, la vie en autonomie matérielle dans des groupes en Ariège. C'est traité sur le ton de l'humour (certaines scènes sont épiques), pas moralisateur et ce n'est pas non plus un catalogue d'alternatives mais des clés de réflexion sur le problème de l'asservissement de l'homme au travail et sa dépendance à la société du matériel. Je n'étais pas d'accord avec tout bien entendu et le côté radical des alternatives présentées peut démotiver mais on se situe un peu dans l'esprit de la décroissance (plus loin prévient le réalisateur, dans l'autonomie matérielle) où il est nécessaire de décoloniser son imaginaire comme dirait Latouche. La scène finale avec MAM illustre bien ce conditionnement dans lequel nous sommes et qui nous empêche de prendre du recul sur des choses basiques comme le travail. Document à voir absolument.