16 décembre 2006
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Ceux qui me connaissent ne sont pas sans le savoir, je suis un passionné de cyclisme, comme pratiquant mais aussi comme spectateur. Pour rien au monde je ne raterai(s) une étape du Tour de France dans les Pyrénées. Pour rien au monde je n'aurais raté un championnat du monde devant ma télé. J'emploie en effet le passé pour cette dernière phrase car ce qui n'aurait pas du arriver est arrivé, j'ai manqué les mondiaux sur route à Salzbourg en Autriche au mois de septembre, volontairement, sans regret. Le cyclisme m'intéresse moins. Je ne peux pas dire plus car j'ai encore les anticorps (on dit en effet "être vacciné avec un rayon de bicyclette") mais la passion est retombée.
Je viens de publier une série d'articles pour Cyclismag sur le dopage en tentant d'explorer quelques pistes pour s'en sortir (introduction, changement des structures, prévention, répression... légalisation) . Pour se faire j'ai pas mal réfléchi sur le système du sport pro, sur la compétition et j'étais assez désabusé. La rédaction s'est faite sans trop de conviction, presque la mort dans l'âme.
J'éprouve donc une certaine lassitude mais surtout un dégout né du dopage, des affaires qui se multiplient et une révultion par rapport à la compétition. Je trouve le cyclisme de compétition malsain et à l'opposé de l'idéal que j'ai de la société et de l'Homme.
Le cyclisme de haut niveau est caractéristique de la société libérale dans laquelle nous vivons : compétition entre personnes, individualisme, inégalités, rôle central de l'argent. La société exacerbe d'ailleurs la compétition à tous les niveaux et tous les âges, à commencer par l'école qui nous classe, nous hiérarchise, nous apprend à réussir individuellement plutôt qu'à coopérer, sans parler du monde de l'entreprise... On nous apprend à nous en sortir dans un monde de compétition et par là même on nous apprend la compétition. Le sport en est le paroxysme, la compétition y est il est vrai encadrée mais son but reste l'instinct primaire de domination. Je croyais l'Homme au dessus de la loi de la jungle et je pensais que sa force et son génie résidait en sa capacité à en faire fi pour développer la coopération et se soucier des plus fragiles, se donnant des valeurs telle la fraternité comme objectifs. Il est possible que la compétition sportive soit un exutoire, un défouloire pour canaliser ces relents d'instincts mais alors n'ai-je pas envi de contribuer à ce combat de coqs.
Rédacteur sur le site Cyclismag, dont le slogan est "le cyclisme à visage humain", j'ai découvert un peu mieux ce milieu du sport professionnel, avec l'objectif de mettre en valeur l'aspect humain, le destin d'homme pas forcément connus et dont le métier est d'affronter les autres sur un vélo !! La performance en tant que telle ne nous intéresse pas.
Ce microcosme est quand même spécial et je ne m'y sens pas du tout à l'aise. Hypocrisie, coups bas, les gens n'y sont souvent même pas "gentils", pas polis. Les centres de discussion sont le dopage, l'argent, les voitures et les femmes. Un monde de beauf' en somme, sans compter que sur le plan politique c'est droite à 80% ;-). Avoir des idées, des convictions, ne pas se fondre dans ce moule y est synonyme d'exclusion ou de marginalisation.
Le cyclisme reste un beau sport et je ne cesserai de le pratiquer (vivement la traversée des Alpes en 2007 !) mais pas en compétition. J'ai rarement pris autant de plaisir à faire du vélo que cette année, que ce soit en ville pour me déplacer ou à la campagne pour le sport. Je crois également que j'irai toujours voir le Tour de France mais en prenant plus du recul. Ma collaboration avec Cyclismag ne me motive plus. J'ai trop de mal à être en phase avec les acteurs du vélo, leurs motivations et leur conception du sport, je ne comprends plus le finalité de la compétition sportive.
Photo : Route du Sud 2006, Mickael Buffaz, "petit" coureur dont presque seul Cyclismag parle même s'il ne gagne pas. Il discute ici avec Pierre, rédac'chef de Cyclismag, que j'estime beaucoup.
Je viens de publier une série d'articles pour Cyclismag sur le dopage en tentant d'explorer quelques pistes pour s'en sortir (introduction, changement des structures, prévention, répression... légalisation) . Pour se faire j'ai pas mal réfléchi sur le système du sport pro, sur la compétition et j'étais assez désabusé. La rédaction s'est faite sans trop de conviction, presque la mort dans l'âme.
J'éprouve donc une certaine lassitude mais surtout un dégout né du dopage, des affaires qui se multiplient et une révultion par rapport à la compétition. Je trouve le cyclisme de compétition malsain et à l'opposé de l'idéal que j'ai de la société et de l'Homme.
Le cyclisme de haut niveau est caractéristique de la société libérale dans laquelle nous vivons : compétition entre personnes, individualisme, inégalités, rôle central de l'argent. La société exacerbe d'ailleurs la compétition à tous les niveaux et tous les âges, à commencer par l'école qui nous classe, nous hiérarchise, nous apprend à réussir individuellement plutôt qu'à coopérer, sans parler du monde de l'entreprise... On nous apprend à nous en sortir dans un monde de compétition et par là même on nous apprend la compétition. Le sport en est le paroxysme, la compétition y est il est vrai encadrée mais son but reste l'instinct primaire de domination. Je croyais l'Homme au dessus de la loi de la jungle et je pensais que sa force et son génie résidait en sa capacité à en faire fi pour développer la coopération et se soucier des plus fragiles, se donnant des valeurs telle la fraternité comme objectifs. Il est possible que la compétition sportive soit un exutoire, un défouloire pour canaliser ces relents d'instincts mais alors n'ai-je pas envi de contribuer à ce combat de coqs.
Rédacteur sur le site Cyclismag, dont le slogan est "le cyclisme à visage humain", j'ai découvert un peu mieux ce milieu du sport professionnel, avec l'objectif de mettre en valeur l'aspect humain, le destin d'homme pas forcément connus et dont le métier est d'affronter les autres sur un vélo !! La performance en tant que telle ne nous intéresse pas.
Ce microcosme est quand même spécial et je ne m'y sens pas du tout à l'aise. Hypocrisie, coups bas, les gens n'y sont souvent même pas "gentils", pas polis. Les centres de discussion sont le dopage, l'argent, les voitures et les femmes. Un monde de beauf' en somme, sans compter que sur le plan politique c'est droite à 80% ;-). Avoir des idées, des convictions, ne pas se fondre dans ce moule y est synonyme d'exclusion ou de marginalisation.
Le cyclisme reste un beau sport et je ne cesserai de le pratiquer (vivement la traversée des Alpes en 2007 !) mais pas en compétition. J'ai rarement pris autant de plaisir à faire du vélo que cette année, que ce soit en ville pour me déplacer ou à la campagne pour le sport. Je crois également que j'irai toujours voir le Tour de France mais en prenant plus du recul. Ma collaboration avec Cyclismag ne me motive plus. J'ai trop de mal à être en phase avec les acteurs du vélo, leurs motivations et leur conception du sport, je ne comprends plus le finalité de la compétition sportive.
Photo : Route du Sud 2006, Mickael Buffaz, "petit" coureur dont presque seul Cyclismag parle même s'il ne gagne pas. Il discute ici avec Pierre, rédac'chef de Cyclismag, que j'estime beaucoup.