L'abolition de la peine de mort est un combat primordial pour les défenseurs des droits de l'homme. Pourtant le débat du principe de la peine de mort est rarement à la une des journaux. L'opinion publique évolue d'ailleurs lentement sur le sujet. Ainsi en 1981, quand Robert Badinter a déposé un projet de loi visant à mettre fin à la peine de mort en France (la première abolition dans un état républicain remonte à 1786, la Toscane), le peuple y était plutôt hostile (62% favorables à la peine capitale, 33% opposés). Il faudra attendre
1999 pour que la tendance s'inverse avec 46% pour et 48% contre. Le dernier sondage tns-Sofres indique qu'en 2001, 44% des Français sont pour et 49%, on n'est
pas encore à la moitié de la population ! Certains députés UMP (proches de Sarkozy) ont d'ailleurs déposé un projet de loi visant au rétablissement de la peine de mort en France en 2004 !!!
Lire cet article. A ce sujet Jacques Chirac veut profiter de la prochaine réunion du Congrés en février prochain afin de
modifier la Constitution et y introduire l'impossibilité du rétablissement de la peine de mort.
Chaque semaine apporte son lot de bonnes et de moins bonnes nouvelles. Un pas en avant dans un pays, un pas en arrière dans un autre.
La condamnation à mort de Saddam Hussein ne semble pas avoir choquée outre mesure. Pour ma part j'estime que
rien ne peut justifier la mort d'un être humain, qu'il s'appelle Hussein, Ranucci ou Djandoubi (dernier exécuté en France en 1977).
Dernièrement, parmi les mauvaises nouvelles, la confirmation de la condamnation à mort de
5 infirmières bulgares et un médecin palestinien en Lybie, accusés de transmission volontaire du VIH, est celle qui a fait couler le plus d'encre. La mobilisation de politiques, de sommité du monde médical et d'artistes n'y ont pas fait.
Une pétition est en ligne ici.Plus récemment, le 25 Décembre, le
Japon a exécuté 4 personnes dont deux de 75 et 77 ans. Ces assassinats d'Etat avait été stopé depuis fin 2005 et l'arrivée d'un ministre de la justice farouche opposant à la peine de mort. Son remplacant est plus proche des 80% de la population qui approuvent la mort donnée officiellement.
A
Bahrein, les exécutions reprennent après 10 ans d'interruption.
Au
Pérou, le nouveau président, Alan Garcia (social démocrate) se dit favorable à la peine capitale et désire accélérer une réforme prévoyant son application pour les terroristes.
Côté bonnes nouvelles, la
Russie prolonge son moratoire de 3 ans (débuté en 1996), l'
Argentine a franchi un pas de plus vers l'abolition en adoptant le Protocole de la convention américaine des Droits de l'Homme.
Aux
USA, s'ouvre un débat sur l'injection léthale. Après les attroces souffrances de deux condamnés à mort américains, la Floride, dont le frère de GW Bush, Jeb Bush, est gouverneur, et la Californie on déclaré non conforme à la constitution cette technique d'executioin car constituant un "traitement cruel, inhumain et dégradant". Toutefois, si le débat tourne autour de la façon de tuer,
il ne concerne pas (encore) le principe de l'exécution d'Etat.
Une nouvelle également importante, en
Chine, qui représenterait 90% des exécutions planétaires, l'application de la sentance fatale sera soumise à l'approbation de la Cour Suprême du pays. Cette grande avancée depuis 20 ans marquera certainement un ralentissement des exécutions dans la mesure où les Cours Locales avait tout pouvoir jusqu'à présent.
On le voit ,les positions des pays évoluent tout doucement. Si j'ai bien un
voeu pour 2007, c'est que la peine de mort recule sensiblement et que les Droits de l'Homme constituent les valeurs communes de tous les êtres humains, sans exception, il n'y a pas que le marché économique qui doit être mondialisé, même si celui-ci se satisfait pleinement de la dictature et du non respect des êtres humains.
Photo : Ensemble Contre la Peine de Mort - le "peloton d'exécution" en Floride