26 août 2006
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16:00
Il y a quelque temps je me demandais dans ce billet si une action individuelle, si petite soit-elle, a une réelle utilité ou bien est-ce un simple moyen de soulager sa conscience.
Afin de tendre vers un idéal, il est soit possible de mettre en place des actions radicales (ce qui ne veut pas dire violentes), c'est-à-dire agir en effectuant un tournant à 180° ou au contraire procéder plus progressivement, petit à petit.
Agir radicalement implique souvent d'agir à contre-courant de l'opinion populaire, de passer pour un fou ou un extrémiste. En somme être incompris. Il est évident que lorsque l'on a des idées on veut les appliquer au plus juste, le compromis est alors synonyme de compromission. Le risque est en effet de s'éloigner de ses idées originelles et finalement d'aboutir un peu à l'inverse de ce que l'on voulait.
Commerce équitable et grande distribution
Je prends par exemple le cas souvent cité du commerce équitable. Le concevoir radicalement c'est rechercher une équité la plus large possible (production, transformation, transport, distribution) et donc refuser la grande distribution. Ainsi on s'accorde sur son idéal, on fait du vrai commerce équitable mais on se prive de sa popularité, d'une diffusion à grande échelle. Le commerce équitable n'est en effet viable que s'il est largement répandu.
Seulement, passer par la grande distribution est un compromis qui peut vite devenir de la compromission. On crée une filière pas vraiment équitable (c'est un peu facile de demander aux pays pauvres des garanties et nous de ne pas en exiger pour nos magasins) qui même si elle fait connaître ce commerce, risque de le laisser dans une niche et de le faire considérer comme un acte humanitaire. Les multinationales de la distribution l'exploiteront ainsi à des fins de marketing et en feront leur caution éthique, se donnant le droit en parallèle de faire du commerce sauvage et basé sur le rapport de force.
Dans le cas présent, il est évident que j'encourage la petite boutique équitable et que j'y achète mes produits. Là où le compromis serait possible, c'est que le consommateur, quand il achète son paquet Max havellar à carrefour, prenne conscience qu'il est acteur en consommant et que son geste est incomplet ce qui le pousse à acheter équitable "intelligemment". Mais j'ai du mal à y croire s'il n'y a pas d'autres contraintes.
Nicolas Hulot et José Bové
Le cas de l'écologie est un peu différent. L'idéal à atteindre est une société qui ne puise pas dans ses réserves de matières premières et qui n'a aucun impact sur son environnement. Que la planète qui soit léguée aux générations futures soit dans le même état que celui dans lequel on l'a trouvée. Cela nécessite une prise de conscience générale et des changements énormes de nos modes de vie. Etre radical c'est pratiquement vivre en marge de la société, passer pour le dangereux fou extrémiste. Changer petit à petit est sans aucun doute plus efficace.
Ainsi ce que fait Nicolas Hulot ne me choque pas. Il profite du système consumériste, ses sponsors sont des entreprises pas spécialement écolos mais il bénéficie d'une formidable médiatisation pour faire passer ses idées. L'annonce de sa candidature aux présidentielles, même si elle n'aboutit pas à être réellement candidat, peut faire simplement réfléchir. Je pense qu'il fait beaucoup pour l'évolution des mentalités. Ceci dit, il ne faut pas perdre de vue ses objectifs et ne pas sombrer dans le développement durable paillette.
En définitive je crois plus au compromis au risque de choquer les purs et durs. La radicalité peut vite devenir une marginalité avec un effet nul. Etre plus modéré dans ses actes publics mais radical dans ses idées. Modéré dans ses actes publics ne veut pas dire forcément politiquement correct mais compris par la majorité. Ainsi ce que fait José Bové est illégal mais légitime et compris par l'opinion publique.
Il peut donc être intéressant de côtoyer des décroissants pour modeler son opinion, chercher l'idéal. Mais en politique je m'orienterais plutôt vers les Verts qui sont plus "réalistes". Je sais que les Verts sont devenus un petit parti mais s'orienter PS serait une vraie compromission et puis l'environnement ils s'en foutent un peu !
En guise de conclusion, un petit bijou de court-métrage qui n'a pas de lien direct avec les propos ci-dessus mais qui fait rire au début et moins à la fin...
Afin de tendre vers un idéal, il est soit possible de mettre en place des actions radicales (ce qui ne veut pas dire violentes), c'est-à-dire agir en effectuant un tournant à 180° ou au contraire procéder plus progressivement, petit à petit.
Agir radicalement implique souvent d'agir à contre-courant de l'opinion populaire, de passer pour un fou ou un extrémiste. En somme être incompris. Il est évident que lorsque l'on a des idées on veut les appliquer au plus juste, le compromis est alors synonyme de compromission. Le risque est en effet de s'éloigner de ses idées originelles et finalement d'aboutir un peu à l'inverse de ce que l'on voulait.
Commerce équitable et grande distribution
Je prends par exemple le cas souvent cité du commerce équitable. Le concevoir radicalement c'est rechercher une équité la plus large possible (production, transformation, transport, distribution) et donc refuser la grande distribution. Ainsi on s'accorde sur son idéal, on fait du vrai commerce équitable mais on se prive de sa popularité, d'une diffusion à grande échelle. Le commerce équitable n'est en effet viable que s'il est largement répandu.
Seulement, passer par la grande distribution est un compromis qui peut vite devenir de la compromission. On crée une filière pas vraiment équitable (c'est un peu facile de demander aux pays pauvres des garanties et nous de ne pas en exiger pour nos magasins) qui même si elle fait connaître ce commerce, risque de le laisser dans une niche et de le faire considérer comme un acte humanitaire. Les multinationales de la distribution l'exploiteront ainsi à des fins de marketing et en feront leur caution éthique, se donnant le droit en parallèle de faire du commerce sauvage et basé sur le rapport de force.
Dans le cas présent, il est évident que j'encourage la petite boutique équitable et que j'y achète mes produits. Là où le compromis serait possible, c'est que le consommateur, quand il achète son paquet Max havellar à carrefour, prenne conscience qu'il est acteur en consommant et que son geste est incomplet ce qui le pousse à acheter équitable "intelligemment". Mais j'ai du mal à y croire s'il n'y a pas d'autres contraintes.
Nicolas Hulot et José Bové
Le cas de l'écologie est un peu différent. L'idéal à atteindre est une société qui ne puise pas dans ses réserves de matières premières et qui n'a aucun impact sur son environnement. Que la planète qui soit léguée aux générations futures soit dans le même état que celui dans lequel on l'a trouvée. Cela nécessite une prise de conscience générale et des changements énormes de nos modes de vie. Etre radical c'est pratiquement vivre en marge de la société, passer pour le dangereux fou extrémiste. Changer petit à petit est sans aucun doute plus efficace.
Ainsi ce que fait Nicolas Hulot ne me choque pas. Il profite du système consumériste, ses sponsors sont des entreprises pas spécialement écolos mais il bénéficie d'une formidable médiatisation pour faire passer ses idées. L'annonce de sa candidature aux présidentielles, même si elle n'aboutit pas à être réellement candidat, peut faire simplement réfléchir. Je pense qu'il fait beaucoup pour l'évolution des mentalités. Ceci dit, il ne faut pas perdre de vue ses objectifs et ne pas sombrer dans le développement durable paillette.
En définitive je crois plus au compromis au risque de choquer les purs et durs. La radicalité peut vite devenir une marginalité avec un effet nul. Etre plus modéré dans ses actes publics mais radical dans ses idées. Modéré dans ses actes publics ne veut pas dire forcément politiquement correct mais compris par la majorité. Ainsi ce que fait José Bové est illégal mais légitime et compris par l'opinion publique.
Il peut donc être intéressant de côtoyer des décroissants pour modeler son opinion, chercher l'idéal. Mais en politique je m'orienterais plutôt vers les Verts qui sont plus "réalistes". Je sais que les Verts sont devenus un petit parti mais s'orienter PS serait une vraie compromission et puis l'environnement ils s'en foutent un peu !
En guise de conclusion, un petit bijou de court-métrage qui n'a pas de lien direct avec les propos ci-dessus mais qui fait rire au début et moins à la fin...